De quelques balades à vélo jusqu’à sa victoire au Liège-Bastogne-Liège le 27 avril dernier, Kimberley Le Court s’est construite seule. Sa force ? Une détermination tranquille, une chute surmontée, un retour attendu. À chaque tour de roue, la cycliste mauricienne trace un chemin pour elle… et pour celles qui suivront.
Kimberley Le Court, ce n’est pas la fille qui cherche les projecteurs. Pourtant, ces derniers mois, elle ne quitte plus les unes des journaux. Pourquoi ? Parce qu’elle avance. Simplement. Ce n’est pas la lumière qu’elle cherche, mais le chemin à tracer. Et cela fait toute la différence. Elle est passionnée, comme tout le monde peut l’être, un peu de musique, les plages de Maurice, les moments calmes avec sa famille. Mais ce qu’elle aime surtout, c’est le vélo.
Au départ, c’était juste accompagner son frère, rien de plus. Puis, très vite, ce vélo est devenu son souffle, sa liberté. Ce moment suspendu entre effort et silence, où tout paraît possible. Ce goût de l’effort, ce désir de se dépasser, c’est ce qui l’a prise au cœur, sans prévenir. Peu à peu, le vélo n’était plus un simple passe-temps, mais une véritable vocation. C’est ce mélange d’intensité et de simplicité qui la définit.
Dès ses premières courses, à Maurice ou en Afrique du Sud, Kimberley a compris que rien ne serait facile. Les infrastructures manquent, le soutien aussi, surtout pour une fille dans un sport encore très masculin et peu reconnu sur son île. Pourtant, elle n’a jamais baissé les bras. Chaque coup dur, chaque doute, elle les a transformés en raison de pousser plus fort, d’aller plus loin. Ce chemin n’a rien d’évident, mais c’est justement ce qui forge le caractère. Il faut apprendre à se battre contre le vent, contre les regards, contre les idées reçues. Et elle l’a fait, pas en criant, mais en travaillant dur, jour après jour
Une battante déterminée
Quand la pression monte, elle ne se perd pas. Elle se concentre sur ses jambes, sur ses sensations, sur ce qu’elle maîtrise. La chute brutale au Tour de Grande-Bretagne ? Un coup vraiment dur. Physiquement et mentalement. Mais pas une fin pour cette battante. Plutôt un moment pour se reconstruire, un appel à revenir plus forte. Kimberley sait que ce genre de blessure laisse des traces, mais elle en sortira plus affûtée, plus déterminée. Parce que c’est ça aussi, être sportive, accepter la chute, la douleur, et continuer à avancer. Elle n’est pas seule. Une équipe, une famille, un pays entier qui croit en elle l’accompagnent dans cette reprise.
Aujourd’hui, elle revient sur ses terres, prête à porter ses couleurs devant les siens. Ce n’est pas qu’une course, c’est un geste, un symbole. Une manière de dire que, malgré les limites, malgré les obstacles, la route peut s’ouvrir. Kimberley Le Court ne cherche pas à réinventer le cyclisme. Elle fait ce qu’elle sait faire et elle, elle sait avancer. Avec patience, avec force, avec la certitude qu’un jour, ses pas, ou plutôt ses roues, ouvriront le chemin pour d’autres. Parce que, au fond, ce qu’elle construit dépasse la compétition. C’est une histoire d’espoir, un appel à croire en ses rêves, même quand tout semble contre vous.
Ses indispensables






